ouïe

ouïe [ wi ] n. f.

• oïe 1080; de ouïr

I ♦ Le sens qui permet la perception des sons. ⇒ audition. L'oreille est l'organe de l'ouïe. Son perceptible à l'ouïe. ⇒ audible. Avoir l'ouïe fine. « Sa vie se concentra dans le seul sens de l'ouïe » (Balzac). — Loc. Plais. Je suis tout ouïe [ tutwi ] :j'écoute attentivement (cf. Tout oreilles). II ♦ Au plur.

1 ♦ (XVI^e) Orifices externes de l'appareil branchial des poissons, sur les côtés de la tête. ⇒ branchie. Attraper un poisson par les ouïes.

2 ♦ Ouverture latérale en forme de S, pratiquée sur la table supérieure des instruments de la famille du violon. ⇒ 1. esse.

3 ♦ Abat-vent à lamelles obliques, rappelant les branchies des poissons.

⊗ HOM. Oui.

● ouïe (expressions) nom féminin (de ouïr) Familier. Être tout ouïe, être prêt à écouter attentivement quelqu'un ou quelque chose. ● ouïe (homonymes) nom féminin (de ouïr) oui adverbe, nom masculin invariable ● ouïe (synonymes) nom féminin (de ouïr) Sens par lequel on perçoit les sons

Synonymes :

- audition

- oreille

Chez les poissons, chacune des deux fentes de rejet de...

Synonymes :

- branchies

ouïe

n. f.

d1./d Sens qui permet d'entendre. Avoir l'ouïe fine.

d2./d (Plur.) Ouvertures situées sur les côtés de la tête d'un poisson, qui font communiquer la cavité branchiale avec le milieu extérieur.

d3./d MUS Syn. de esse 2.

⇒OUÏE, subst. fém.

I. —Subst. fém. sing.

A. —Vx. [Dans certaines expr.] Action d'entendre; audition. La vie retirée que je menais à Versailles parut étrange au traiteur qui me servait, il alla me dénoncer, et je fus arrêté comme un homme suspect. À l'ouïe de mon nom, je fus remis en liberté (MARAT, Pamphlets, Appel à la Nation, 1790, p.137). À l'ouïe des cloches du matin, il s'est pris à dire: —C'est bien la dernière qui sonne, cette fois (TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p.256).

— À portée d'ouïe. Aussi loin qu'on peut entendre (d'apr. ROB.).

— En partic. Ouïe de la cognée. Espace fixé par le code forestier à 250 mètres autour d'une coupe de bois, correspondant à la distance jusqu'à laquelle on pourrait entendre le bruit d'une cognée depuis la coupe, et sur lequel il est interdit de prendre du bois. (Dict. XIX^e et XX^e s.).

B. —Sens qui permet la perception des sons. Synon. audition. Organes de l'ouïe; avoir l'ouïe bonne, fine, juste (synon. oreille); perdre l'ouïe:

• 1. Il bredouille et chevrote en parlant, comme s'il avait la fièvre. Cela lui donne l'air gauche et puéril. En outre, il a l'ouïe un peu dure. Il a donc bien fait de renoncer à la carrière ecclésiastique et oratoire.

AMIEL, Journal, 1866, p.242.

— Expr. fam. Être tout(e) ouïe. ,,Écouter (quelqu'un) attentivement`` (DAVAU-COHEN 1972).

II. —Subst. fém. plur.

A. —ICHTYOL. Branchies et, p.méton., orifices externes de l'appareil respiratoire des poissons placés de chaque côté de la tête. Tenir un poisson par les ouïes. Nous leur [les Orotchys] voyions manger crus, avec une avidité dégoûtante, le museau, les ouïes, les osselets, et quelquefois la peau entière du saumon (Voy. La Pérouse, t.3, 1797, p.64). Une grande femme en cheveux qui montait, en portant sur la main, dans un bout de papier, un maquereau très frais, les ouïes saignantes (ZOLA, Assommoir, 1877, p.540):

• 2. L'eau que ces animaux respirent entre par la bouche, passe entre les feuillets des branchies, baigne les vaisseaux nombreux qui s'y trouvent (...). L'eau ensuite sort latéralement par les ouïes, c'est-à-dire, par les trous qui sont ouverts aux deux côtés du cou.

LAMARCK, Philos. zool., t.1, 1809, p.156.

B. —P.anal. (de forme ou de disposition). Ouverture pratiquée dans un objet, un dispositif. Ouïe d'un carter.

— Spécialement

1. ARCHIT. Abats-sons ou abats-vents placés dans le haut des clochers et munis de lames obliques (d'apr. VOGÜÉ-NEUFVILLE 1971).

2. LUTHERIE. [Sur certains instruments à cordes] Ouvertures latérales de la table supérieure (sur le violon et les instruments de la même famille); ouvertures placées sur la colonne montante (sur la harpe). Les Ouïes (...) ont une influence notoire sur la masse d'air contenue dans l'instrument; si on les bouche, le son est abaissé; si leurs dimensions sont exagérées, le son hausse (BRENET, Dict. prat. et hist. mus., 1926, p.332).

Prononc. et Orth.:[wi]. Homon. oui. Ac. 1694-1718: oüye; dep.1740: ouïe. Étymol. et Hist.1. Ca 1100 «sens de la perception des sons» (Roland, éd. J. Bédier, 2012); av. 1542 a louye de (SELVE, tr. PLUTARQUE, Coriolan, 91 r° ds HUG.); 2. a) ca 1200 «oreille (par métonymie)» (Raoul de Cambrai, éd. P.Meyer, 1894), seulement en a. fr. (v. T.-L.); b) 1552 subst. plur. «organes des poissons» (RABELAIS, Quart Livre, éd. R. Marichal, p.153 l. 41); 3. 1690 «ouverture de certains instruments de musique» (FUR.). Déverbal de ouïr. Fréq. abs. littér.:539. Fréq. rel. littér.: XIX^e s.: a) 1265, b) 658; XX^e s.: a) 501, b) 557. Bbg. MEIER (H.). Die Benennung der fünf Sinnesvermögen... Rom. Forsch. 1979, t.91, pp.50-78.

1. ouïe [wi, ui] n. f.

ÉTYM. V. 1080, Chanson de Roland, oie; de ouïr.

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1 Le sens qui permet la perception des sons. ⇒ Audition; audio-; entendre, ouïr. || Organes de l'ouïe. ⇒ Oreille; acoustique (nerf), auditif (conduit). → Impression, cit. 47. || Les sensations de l'ouïe (→ Image, cit. 52). || Son perceptible à l'ouïe. ⇒ Audible. — Avoir l'ouïe bonne, fine (→ Lièvre, cit. 2). || Finesse d'ouïe (→ Aiguiser, cit. 9; dur, cit. 6). || Attention qui double la puissance de l'ouïe (→ Guet, cit. 2). || Avoir l'ouïe juste : reconnaître avec précision la hauteur des sons (→ Avoir de l'oreille). — Les sons très intenses blessent (cit. 5) l'ouïe (⇒ Abasourdir, assourdir). || Perdre l'ouïe : devenir sourd. || L'ouïe et la parole lui revinrent (→ Muet, cit. 2). — ☑ Fam. (Plais.). Je suis tout ouïe [tutwi] (→ Tout oreille).

1 Sa vie se concentra dans le seul sens de l'ouïe. Elle fermait parfois les yeux et s'efforçait d'écouter à travers les espaces (…)

Balzac, la Duchesse de Langeais, Pl., t. V, p. 221.

2 L'ouïe, ce sens délicieux, qui nous apporte la compagnie de la rue, dont elle nous retrace toutes les lignes, dessine toutes les formes qui y passent, nous en montrant la couleur.

Proust, À la recherche du temps perdu, t. XI, p. 143.

2 Vx. Action d'entendre, audition. → Ouïr, cit. 6, Beckett. || « À l'ouïe de cette nouvelle » (Rousseau). — À portée d'ouïe : aussi loin qu'on peut entendre, à une distance telle qu'on entende.

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DÉR. 2. Ouïe.

COMP. Aide-ouïe.

HOM. Oui, 2. ouïe.

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2. ouïe [wi], [ui] n. f.

ÉTYM. XVI^e, au sens 1; de 1. ouïe.

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1 N. f. pl. || Ouïes : orifices externes de l'appareil branchial (des poissons), placés sur les côtés de la tête. || Attraper un poisson par les ouïes. || On reconnaît la fraîcheur de certains poissons à la couleur des ouïes.

♦ Branchies.

2 Techn. a Mus. Ouverture latérale de la table supérieure d'un violon, en forme d'S.

b Abat-vent à lamelles obliques, rappelant les ouïes (1.). — Au plur. Ces lamelles.

3 (1974). Techn. || Ouïe d'aération : orifice d'aération situé sur le côté de la carrosserie d'une automobile.

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HOM. Oui, 1. ouïe.

Encyclopédie Universelle. 2012.